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Titre: Au fin fond de la campagne
Auteur/Artiste:
malurette
Fandom: The Eagle of the Ninth
Table et prompt: X:03:03, des choses simples
Personnages/Pairing: Marcus Flavius Aquila, Cottia, Esca Mac Cunoval
Rating: PG
Disclaimer: Rosemary Sutcliff
Marcus choisit sa terre et son nouveau style de vie par attrait d’une vie simple imaginée. Tant qu’il pouvait convaincre son porte-lance, son serviteur-chasseur qui le considérait comme un protecteur nourricier, de l’y accompagner, il était heureux. Qui prendrait réellement soin de qui, ni lui ni Esca n’aurait su ni même voulu le dire. Qu’il puisse y installer en prime une épouse prête à le suivre était à peu près le seul luxe qu’il pensait pouvoir se permettre.
Les négociations furent menées à l’amiable entre l’oncle Aquila et Kaeso, la tante Valaria n’osant pas se montrer trop âpre, pensant pouvoir se satisfaire du prestige immatériel de savoir sa nièce mariée à un vétéran romain honorable, et après tout, c’est la petite Camilla et non elle-même qui aurait à vivre avec le confort qu’il pourrait ou non lui offrir.
Le contrat fut conclu en bonne et due forme et le rite du mariage célébré selon la coutume romaine. Plus tard seulement, en privé, arrivés sur les lieux de leur nouvelle demeure, Marcus pressa Esca et Cottia d’organiser, improviser plutôt, une célébration privée selon leurs rites à eux qu’ils ne souhaitaient pas voir voir oublier, tant pis si ça n’en était qu’une version un peu bâtarde.
Marcus tenait à bâtir sa maison de ses propres mains, préférant conserver l’avoir qu’il lui restait pour l’équiper ensuite, que de l’acquérir déjà dressée. Ils n’auraient pas un palais, pas même une domus : juste un abri minimum au début, à renforcer et agrandir plus tard si la chance leur souriait. Les murs étaient de torchis ; ils n’auraient pas de pierres ni même de bois avant longtemps, et il faudrait remplacer chaque année le toit de chaume en attendant de pouvoir le remplacer par du dur, poutres et tuiles.
L’emménagement dans la petite ferme s’accompagna de cadeaux de noces plus ou moins utiles, plus ou moins luxueux, offerts par Aquila, par Kaeso et Valaria, par des amis de l’une et l’autre familles et même par le légat Hieronimianus et le tribun Placidus qui se flattait désormais d’être des amis de Marcus de son affranchi de compagnie. Lesquels étaient pensés avec sens pour un jeune ménage qui s’installe, lesquels étaient surtout là pour l’ostentation de ceux qui les offraient, ils ne s’attardèrent pas dessus mais remercièrement dûment.
Le festin, en tout cas, pris en main par la chère vieille Sasstica, fut somptueux ! Un peu trop pour les goûts simples des jeunes gens, d’ailleurs, mais il fallait bien consoler ceux qu’ils allaient laisser derrière eux en partant. Puis, livrés à eux-mêmes et à leur bonne fortune, laissant les fastes romains dans le passé, il fallut bien organiser leur nouvelle vie… plus frugale.
Les gâteaux au miel de Sasstica avaient certes manqué à Marcus lors de son long périple avec Esca de l’autre côté du Mur, mais après qu’elle l’en ait gavé à l’excès lors de sa dernière convalescence puis lors du festin de noces, il pouvait désormais s’en passer volontiers pour plusieurs mois. Il n’allait pas non plus rejeter en bloc toutes les douceurs qui soient ; il faut savoir faire la part des choses. Cottia prétendait toujours ne pas s’en souccier ; Marcus et Esca les considéraient maintenant comme une faveur spéciale dont ne pas abuser.
Ils étaient partis au début de l’été et revenus fin octobre : presque quatre mois de périple,
de privations et de duretés diverses suffirent à changer bien des choses à leur manière de voir le monde. Tout ce temps où ils vécurent de leur chasse, d’un peu de cueillette et de l’hospitalité des villages traversés était derrière eux, en leur laissant autant de mauvais souvenirs que de savoir utile.
Ils pouvaient se débrouiller et très bien vivre d’une agriculture rustique encore à ses balbutiements. Quelle importance si leur petite ferme n’était pas à la pointe des dernières techniques ? Elle leur suffirait ainsi, au moins pour commencer, et ils iraient en s’améliorant avec le temps, tant dans leur technique que dans l’outillage dont ils disposeraient.
L’ex centurion et le chasseur étaient toujours fort capables de préparer leur chasse et la cueillette sauvage des baies en mets simples, et à son grand déplaisir Cottia avait été forcée autrefois d’apprendre à tenir une maison et une cuisine, même si sa tante espérait qu’elle aurait des servantes, des esclaves pour cela. Qu’aurait-elle dit en apprenant que le rôle de nourrir leur nouvelle maisonnée n’était dévolu exclusivement ni à Cottia ni à Esca ? En effet c’était tous les trois avec Marcus, tour à tour, qu’ils se chargeaient d’apprendre et de réaliser ensemble la cuisine, pour se sustenter pour de vrai et pas à la va-vite comme ils avaient pu le faire jadis sur la route. Ils vivaient donc de la chasse, des fruits du jardin et du potager dans l’attente des premières récoltes de céréales. Ils plantèrent d’abord des légumes qui pousseraient facilement au début, comptant diversifier et compliquer progressivement leurs cultures. L’essentiel, dans leurs cadeaux de noces, était d’être sûrs de posséder la fameuse marmite de bronze pour les y cuire. Quant aux fameux gâteaux, ils continueraient à s’en passer pour le moment.
Leurs coffres de bois contenaient des vêtements solides, sans souci de la mode. La tante Valaria s’étranglerait en voyant ça : jamais elle ne résigna totalement à ne pas réussir à faire de Camilla la jeune Romaine élégante de ses rêves. Malgré son mariage à un centurion, Cottia restait sauvageonne ; pire : elle devint une paysane !
Quant à Esca… avec lui Marcus n’avait plus désormais nul contrat, seulement une entente tacite. Ils étaient amis et partenaires, sans liason officielle, d’une façon différente du contrat de mariage
arrangé avec la famille de Kaeso concernant Cottia. Aucune négociation n’était plus nécessaire, face à leurs liens forgés au feu ; aucun mot ne pouvait se mettre de façon vraiment juste sur leur relation, il leur était plus facile de ne pas en parler du tout. Pourquoi compliquer inutilement les choses ?
C’était paradoxalment plus simple quand ils étaient un maître romain et son esclave barbare : personne ne sourcillait. Mais une fois tous les deux hommes libres, l’un par sa naissance l’autre par un affranchissement, et citoyens romains, ils se retrouvaient égaux et aucun ne devait pouvoir dominer l’autre. C’était bien ainsi que Marcus et Esca l’entendaient, mais les langues des voisins imposent des idées qui ne sont pas les leurs, déforment les choses et salissent souvent tout, aussi ils choisir de les ignorer.
Une vie simple et la tranquillité pour lui son foyer : voilà ce que Marcus Flavius Aquila cherchait en choisissant l’emplacement son lot de terre dans la campagne assez loin des grosses bourgades où les voisins
ne trouveraient rien à redire, que ça soit de lui-même, son épouse, son compagnon ou leur loup.
[crossposté sur
glyfic]
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Marcus choisit sa terre et son nouveau style de vie par attrait d’une vie simple imaginée. Tant qu’il pouvait convaincre son porte-lance, son serviteur-chasseur qui le considérait comme un protecteur nourricier, de l’y accompagner, il était heureux. Qui prendrait réellement soin de qui, ni lui ni Esca n’aurait su ni même voulu le dire. Qu’il puisse y installer en prime une épouse prête à le suivre était à peu près le seul luxe qu’il pensait pouvoir se permettre.
Les négociations furent menées à l’amiable entre l’oncle Aquila et Kaeso, la tante Valaria n’osant pas se montrer trop âpre, pensant pouvoir se satisfaire du prestige immatériel de savoir sa nièce mariée à un vétéran romain honorable, et après tout, c’est la petite Camilla et non elle-même qui aurait à vivre avec le confort qu’il pourrait ou non lui offrir.
Le contrat fut conclu en bonne et due forme et le rite du mariage célébré selon la coutume romaine. Plus tard seulement, en privé, arrivés sur les lieux de leur nouvelle demeure, Marcus pressa Esca et Cottia d’organiser, improviser plutôt, une célébration privée selon leurs rites à eux qu’ils ne souhaitaient pas voir voir oublier, tant pis si ça n’en était qu’une version un peu bâtarde.
Marcus tenait à bâtir sa maison de ses propres mains, préférant conserver l’avoir qu’il lui restait pour l’équiper ensuite, que de l’acquérir déjà dressée. Ils n’auraient pas un palais, pas même une domus : juste un abri minimum au début, à renforcer et agrandir plus tard si la chance leur souriait. Les murs étaient de torchis ; ils n’auraient pas de pierres ni même de bois avant longtemps, et il faudrait remplacer chaque année le toit de chaume en attendant de pouvoir le remplacer par du dur, poutres et tuiles.
L’emménagement dans la petite ferme s’accompagna de cadeaux de noces plus ou moins utiles, plus ou moins luxueux, offerts par Aquila, par Kaeso et Valaria, par des amis de l’une et l’autre familles et même par le légat Hieronimianus et le tribun Placidus qui se flattait désormais d’être des amis de Marcus de son affranchi de compagnie. Lesquels étaient pensés avec sens pour un jeune ménage qui s’installe, lesquels étaient surtout là pour l’ostentation de ceux qui les offraient, ils ne s’attardèrent pas dessus mais remercièrement dûment.
Le festin, en tout cas, pris en main par la chère vieille Sasstica, fut somptueux ! Un peu trop pour les goûts simples des jeunes gens, d’ailleurs, mais il fallait bien consoler ceux qu’ils allaient laisser derrière eux en partant. Puis, livrés à eux-mêmes et à leur bonne fortune, laissant les fastes romains dans le passé, il fallut bien organiser leur nouvelle vie… plus frugale.
Les gâteaux au miel de Sasstica avaient certes manqué à Marcus lors de son long périple avec Esca de l’autre côté du Mur, mais après qu’elle l’en ait gavé à l’excès lors de sa dernière convalescence puis lors du festin de noces, il pouvait désormais s’en passer volontiers pour plusieurs mois. Il n’allait pas non plus rejeter en bloc toutes les douceurs qui soient ; il faut savoir faire la part des choses. Cottia prétendait toujours ne pas s’en souccier ; Marcus et Esca les considéraient maintenant comme une faveur spéciale dont ne pas abuser.
Ils étaient partis au début de l’été et revenus fin octobre : presque quatre mois de périple,
de privations et de duretés diverses suffirent à changer bien des choses à leur manière de voir le monde. Tout ce temps où ils vécurent de leur chasse, d’un peu de cueillette et de l’hospitalité des villages traversés était derrière eux, en leur laissant autant de mauvais souvenirs que de savoir utile.
Ils pouvaient se débrouiller et très bien vivre d’une agriculture rustique encore à ses balbutiements. Quelle importance si leur petite ferme n’était pas à la pointe des dernières techniques ? Elle leur suffirait ainsi, au moins pour commencer, et ils iraient en s’améliorant avec le temps, tant dans leur technique que dans l’outillage dont ils disposeraient.
L’ex centurion et le chasseur étaient toujours fort capables de préparer leur chasse et la cueillette sauvage des baies en mets simples, et à son grand déplaisir Cottia avait été forcée autrefois d’apprendre à tenir une maison et une cuisine, même si sa tante espérait qu’elle aurait des servantes, des esclaves pour cela. Qu’aurait-elle dit en apprenant que le rôle de nourrir leur nouvelle maisonnée n’était dévolu exclusivement ni à Cottia ni à Esca ? En effet c’était tous les trois avec Marcus, tour à tour, qu’ils se chargeaient d’apprendre et de réaliser ensemble la cuisine, pour se sustenter pour de vrai et pas à la va-vite comme ils avaient pu le faire jadis sur la route. Ils vivaient donc de la chasse, des fruits du jardin et du potager dans l’attente des premières récoltes de céréales. Ils plantèrent d’abord des légumes qui pousseraient facilement au début, comptant diversifier et compliquer progressivement leurs cultures. L’essentiel, dans leurs cadeaux de noces, était d’être sûrs de posséder la fameuse marmite de bronze pour les y cuire. Quant aux fameux gâteaux, ils continueraient à s’en passer pour le moment.
Leurs coffres de bois contenaient des vêtements solides, sans souci de la mode. La tante Valaria s’étranglerait en voyant ça : jamais elle ne résigna totalement à ne pas réussir à faire de Camilla la jeune Romaine élégante de ses rêves. Malgré son mariage à un centurion, Cottia restait sauvageonne ; pire : elle devint une paysane !
Quant à Esca… avec lui Marcus n’avait plus désormais nul contrat, seulement une entente tacite. Ils étaient amis et partenaires, sans liason officielle, d’une façon différente du contrat de mariage
arrangé avec la famille de Kaeso concernant Cottia. Aucune négociation n’était plus nécessaire, face à leurs liens forgés au feu ; aucun mot ne pouvait se mettre de façon vraiment juste sur leur relation, il leur était plus facile de ne pas en parler du tout. Pourquoi compliquer inutilement les choses ?
C’était paradoxalment plus simple quand ils étaient un maître romain et son esclave barbare : personne ne sourcillait. Mais une fois tous les deux hommes libres, l’un par sa naissance l’autre par un affranchissement, et citoyens romains, ils se retrouvaient égaux et aucun ne devait pouvoir dominer l’autre. C’était bien ainsi que Marcus et Esca l’entendaient, mais les langues des voisins imposent des idées qui ne sont pas les leurs, déforment les choses et salissent souvent tout, aussi ils choisir de les ignorer.
Une vie simple et la tranquillité pour lui son foyer : voilà ce que Marcus Flavius Aquila cherchait en choisissant l’emplacement son lot de terre dans la campagne assez loin des grosses bourgades où les voisins
ne trouveraient rien à redire, que ça soit de lui-même, son épouse, son compagnon ou leur loup.
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