Saint Seiya - Hyoga - o9:o3 Te retenir

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Titre : (n/a)
Auteur : ylg
Fandom : Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque)
Table et prompt : o9#o3, Te retenir
Personnages/Pairing : Hyōga, Shun, June
Rating : PG
Disclaimer : Kurumada Masami
Notes : post-Hades ; fait partie d'une série de fics que je rame à mettre en forme ; notamment la précédente publiée ici et celle-ci avant ça.

***
La décision n’a pas été facile à prendre, loin de là, après toutes ces tergiversations, mais une fois prise… Hyōga s’est persuadé qu’elle était naturelle. Ce qu’il y avait de mieux à faire. Donc que tout le monde approuverait.
Shiryu le félicite chaleureusement, Saori-san se plie à son choix, Seiya et Ikki suivent… et Shun pourtant proteste.

« Mais tu ne vas pas vraiment partir ?
- Et pourquoi non ? Shiryū le fait.
- Avec de bonnes raisons. Seiya et Ikki restent.
- Et mes raisons à moi ne sont pas bonnes ?
- Je ne sais pas… »

Non, Shun n’a du considérer le problème que d’un point de vue émotionnel. Depuis leur retour de Hadès, heureux enfin après tant d’épreuves, il semblerait qu’il ait cessé de réfléchir trop à ce qui n’allait pas pour seulement profiter de ce qui allait enfin.

« Qu’est-ce que je peux dire pour que tu ne t’en ailles pas ? »

Hyōga coule un regard à la charmante demoiselle June qui se tient presque toujours juste à côté de Shun, très légèrement en retrait, toujours une main posée sur lui, plus caressante que possessive. Cette fois, puisqu’ils avaient à parler de quelque chose qui ne la regardait pas (croyait-elle !), elle l’a laissé aller, mais attend visiblement qu’il lui revienne.
Si belle et l’air d’être si douce et si visiblement aimante… mais envers un autre.
Le plus spécial de ses demi-frères, de ses compagnons d’armes ; quelle chance il a. Mais il la mérite, cette chance, justement.

Lui. Elle. Séparément, l’un ou l’autre serait bien assez pour qu’il veuille rester. Il aimerait encore se laisser convaincre. Ça serait assez facile, en fait. Mais à les voir tous les deux côte à côte, non, il ne peut plus. Il est trop jaloux pour cela.
Ce bonheur qui n’est pas le sien fait trop mal à voir.

Il a pris une décision raisonnable, se rappelle Hyōga. Il ne va pas laisser des sentiments incompréhensibles la démolir.

« On m’appelle ailleurs.
- Mais qui – dois-tu vraiment partir ? »

Hyōga ne va pas repasser tout son argumentaire maintenant. Oui, il va partir, et très bientôt d’ailleurs.

« Et est-ce si pressé ? Nous avons des siècles devant nous avant la prochaine rupture des scellés. Nous avons des années pour rebâtir. Et quand bien même, les autres ont été tellement détruits… de quoi, comment se relèveront-ils ?
- Ceux que nous avons vaincus ne sont pas les seuls. Il peut y en avoir d’autres, qui attendent leur heure. »

Ils ont déjà eu cette conversation il n’y a pas si longtemps... d’un point de vue théorique. Elle en concernait d’autres sur le moment. Qu’il s’agisse de lui maintenant ne devrait pas tout changer !

« Quoi que je dise, tu partiras ?
- Pourquoi resterais-je ? »

Il voulait qu’on le convainque de rester… quelques jours plus tôt. Mais personne ne l’a fait. C’est trop tard, maintenant, a-t-il décidé.
Ça ne l’empêche pas d’entendre les arguments quand même.

Pour…
Être ensemble. Comme une famille.
Comme les frères qu’ils ne sont pas réellement…
L’un attaché à sa mère dont il veut toujours retrouver l’ombre, l’autre à son plein-frère qu’il a su convaincre de rester auprès de lui et qui ne laisse pas beaucoup de place à d’autres. Et à son amie quand même aussi, désormais. Non, Hyōga ne se voit pas comme famille avec Shun.
Comme ami c’est déjà bien mais il n’est pas besoin de rester coller les uns aux autres pour le prouver. Aux yeux de qui ? Pour servir en fait d’animal domestique à cette princesse qui les a utilisés comme des jouets ? Pour qu’elle ait le confort de les voir mener un semblant de vie normale et cesser de se sentir coupable ? Non, il est des choses qu’il ne pardonne toujours pas. Ni lui ni les autres d’ailleurs.

« Ce n’est pas toi qui peux choisir de me retenir ou non. C’est… tout le reste qui me chasse.
- T’empêcher de partir est impossible, alors ? »

Peut-être pas totalement, réalise-t-il au dernier moment :
Maintenant si Elle, cette fille si belle, si parfaite amoureuse, lui disait qu’elle voulait qu’il reste, ça serait une autre histoire. Mais il lui reste une conscience et il sait que si elle lui demandait, il aurait trop honte de la prendre ainsi à Shun et ne pourrait donc pas rester. Il doit partir, et elle n’a aucune raison de le suivre.

Et Shun de sourire malgré sa tristesse, ne voulant pas le blesser, acceptant bien sûr de laisser les décisions des autres passer au-dessus des siennes sans faire de caprice d’enfant gâté. Il peut au moins le rassurer là-dessus ;

« Alors je te souhaite bonne route. Si tu penses être heureux dans cette voie. »

Oh, pas spécialement plus dans celle-ci que dans une autre mais au moins c’est ce qu’il y a de juste à faire. Et il n’y sera pas plus malheureux.
Et…
De même, s’il doit partir, il le fera en silence, sans énumérer devant ceux qui restent ses raisons. Il n’accablera pas sa propre absence en leur laissant des reproches : pour quoi faire ? Ils n’ont rien fait de mal qui mérite qu’il leur tourne ainsi le dos, mais encore moins qu’il leur raconte ses propres méchancetés qui lui empoisonnent le cœur :

Pour lui devoir partir c’est justement pour retenir autre chose, résister à une tentation. Cette jeune fille qui n’est pas pour lui il préfère ne plus la voir du tout. Trop de jalousie en lui, pas assez de bonheur personnel ; il préfère s’astreindre à la solitude à laquelle, après tout, il est habitué, pour éviter de briser le leur. Ailleurs pense-t-il, il retrouvera le calme, la paix intérieure. Comme il a déjà dû faire son deuil de tant d’autres, il finira bien par renoncer à elle aussi.

Oui mais !

« Mais je reviendrai.
- Promis ?
- Promis. Bientôt. Athéna voudra savoir ce que devient mon élève, et ce que nous devenons, tous autant que nous sommes, et nous demandera très probablement de nous réunir régulièrement. Nous nous reverrons. »

Cette promesse, ils se la sont déjà faite, entre Bronze Saints. Collectivement. Entre deux spécialement, qu’a-t-elle de différent...

« Et même si nous sommes séparés par des kilomètres nous vivons sous le même ciel, sous les mêmes étoiles. Nous pensons toujours les uns aux autres, n’est-ce pas ?
- Bien sûr ! »

Il renouvelle sa promesse :
« Je ne t’oublierai pas. »

Hyōga part oublier l’autre, celle avec qui il ne doit pas avoir de liens. Mais ses frères, ses camarades, il les gardera avec joie dans son cœur.

En partant, je peux me souvenir de toi, au moins ; retenir, gravé dans ma mémoire, le souvenir de son visage, de ton rire, de ce que nous avons traversé ensemble.

En sachant aussi que rien n’est jamais définitif et que peut-être, la prochaine fois, tout sera de nouveau changé...